Bâtiments écologiques et énergies renouvelables
Face aux enjeux climatiques et à la nécessité de réduire notre empreinte carbone, les bâtiments écologiques s’imposent comme une priorité dans le secteur immobilier.
L’intégration de solutions énergétiques renouvelables telles que l’électricité verte, la géothermie ou encore des innovations technologiques dans les copropriétés neuves. Ces solutions énergétiques transforment profondément la manière dont nous concevons et utilisons les espaces de vie.
Ces initiatives, qui allient efficacité énergétique et respect de l’environnement, dessinent un avenir où durabilité et confort résidentiel vont de pair.
Cet article explore ces avancées et leur rôle central dans la transition énergétique.
Sommaire :
I) Solutions énergétiques renouvelables pour des bâtiments écologiques
1) L’électricité verte et les énergies renouvelables
2) La géothermie : source de chauffage, de refroidissement et d’électricité
3) La géo-énergie : pompe à chaleur et chauffage urbain en copropriété
II) Avancées énergétique dans les copropriétés neuves
1) Innovations énergétiques : vers des bâtiments autonomes et intelligents
2) Immeuble sans chauffage ni climatisation : l’exemple du projet Essentiel 22-26
Lexique
IA : intelligence artificielle
BBC : Bâtiment Basse Consommation
LOM : loi d’orientation des mobilités
I) Solutions énergétiques renouvelables pour des bâtiments écologiques
1. L’électricité verte et les énergies renouvelables
L’électricité verte désigne l’électricité produite à partir de sources d’énergie renouvelables, c’est-à-dire des ressources naturellement régénérées qui ne s’épuisent pas ou peu avec le temps. Ces sources comprennent l’énergie solaire, éolienne, hydraulique (hydroélectricité), la biomasse et la géothermie.
Contrairement à l’électricité produite à partir de combustibles fossiles (charbon, gaz, pétrole), l’électricité verte génère très peu, voire aucune émission de gaz à effet de serre lors de sa production, ce qui en fait une solution essentielle dans la lutte contre le réchauffement climatique.
De plus en plus de programmes neufs adoptent des sources d’électricité provenant d’énergies renouvelables telles que le soleil, le vent et l’eau.
💡Bon à savoir :
En France, 49 % de l’électricité verte est produite par l’hydroélectricité, suivie par l’éolien (30 %) et le solaire (17 %).
L’électricité verte peut être certifiée par des Garanties d’Origine, un mécanisme qui assure que l’électricité achetée par les consommateurs provient bien de sources renouvelables. En choisissant de l’électricité verte, les utilisateurs contribuent à encourager le développement des infrastructures nécessaires à la transition énergétique.
💡Bon à savoir :
Certains fournisseurs d’énergie proposent des offres d’électricité 100% verte. Par exemple chez EDF, l’offre “Vert Électrique” est composée à 97% d’énergie hydraulique, 2% d’énergie éolienne et à 1% d’énergie biomasse. Ce fournisseur d’énergie annonce une réduction de -3€ TTC/mois sur votre facture d’électricité en comparaison avec le Tarif Réglementé de Vente.
Installer des panneaux solaires (ou photovoltaïques) en copropriété est à la fois économique et écologique. Ils permettent de produire de l’électricité pour les parties communes ou de partager l’énergie entre les résidents. Ces installations peuvent couvrir jusqu’à 7 % des besoins en électricité des parties communes, réduisant ainsi les charges. Pour des installations de grande capacité (au-delà de 30 kVA), un relais de découplage est nécessaire pour protéger le réseau. Cela favorise l’autonomie énergétique.
Les panneaux photovoltaïques représentent un coût non négligeable pour leur installation : autoconsommation (production d’électricité pour le bâtiment) ou revente (vente totale de l’électricité produite par les panneaux auprès d’un fournisseur d’énergie). Les tarifs de rachat varient selon la puissance installée, et des primes à l’autoconsommation sont disponibles.
Des frais supplémentaires sont aussi à prendre en considération : le remplacement des onduleurs (tous les 10 à 25 ans), le TURPE (coût d’utilisation du réseau public d’électricité) et l’entretien des panneaux (nettoyage et maintenance).
Exemples de projets :
Le toit de la gare du Village Olympique est équipé de 4 680 m2 de panneaux solaires ultralégers. Ces panneaux solaires couplés à une centrale solaire flottante sur la Seine permettent de couvrir 20 % des besoins en électricité en autoconsommation du Village. 90 % des énergies utilisées proviennent de sources renouvelables.
Leur amortissement se produit lorsque les économies d’énergie ou les revenus générés par la vente de l’électricité solaire dépassent l’investissement initial dans l’installation. En moyenne, les panneaux solaires sont amortis entre 6 et 10 ans, en fonction de plusieurs facteurs :
- Coût d’installation : varie selon la taille, le type et la qualité de l’installation.
- Durée de vie des panneaux : souvent plus de 30 ans, ce qui assure un retour sur investissement positif à long terme.
- Type de consommation : autoconsommation avec ou sans vente du surplus, ou vente totale.
- Région d’installation : l’ensoleillement varie selon les régions, affectant la production d’énergie et l’amortissement.
Un bon dimensionnement de l’installation (orientation et inclinaison des panneaux) et des pratiques d’autoconsommation bien gérées peuvent améliorer la rentabilité, même dans des régions à faible ensoleillement. Avec une installation bien pensée et une bonne gestion de la consommation, les panneaux photovoltaïques offrent un excellent retour sur investissement sur le long terme.
En 2023, le secteur immobilier français a enregistré une baisse de 5,8% de ses émissions de carbone, grâce à des efforts accrus en matière de rénovations thermiques et à une gestion plus sobre de l’énergie. Cette tendance vers une sobriété énergétique, renforcée par la hausse des prix de l’énergie, pousse de plus en plus de projets immobiliers à intégrer des solutions renouvelables.
2. La géothermie : source de chauffage, de refroidissement et d’électricité
La géothermie est une technique qui exploite la chaleur provenant du sous-sol terrestre pour produire de l’énergie. Cette chaleur, générée par la désintégration des éléments radioactifs naturels dans les roches, peut être utilisée à différentes échelles. Notamment pour chauffer des bâtiments, produire de l’électricité ou encore alimenter des systèmes de refroidissement.
On distingue généralement trois types de géothermie selon la profondeur de l’exploitation :
- La géothermie de surface (ou géo-énergie), qui puise la chaleur à faible profondeur (moins de 200 mètres) et est principalement utilisée pour le chauffage ou le refroidissement de bâtiments via des pompes à chaleur.
- La géothermie moyenne profondeur, utilisée pour chauffer des réseaux urbains ou agricoles, avec des forages de 200 à 1 500 mètres.
- La géothermie profonde, qui extrait la chaleur à plus de 1 500 mètres pour produire de l’électricité ou alimenter des réseaux de chaleur à grande échelle.
Cette énergie renouvelable est considérée comme durable, fiable et respectueuse de l’environnement puisqu’elle repose sur une source naturelle inépuisable et ne produit quasiment pas d’émissions de gaz à effet de serre.
Exemples de projets :
- À Saint-Ouen-sur-Seine, le siège d’Eiffage Construction, réduit ses besoins énergétiques de 41 % par rapport aux bâtiments standards grâce à la géothermie.
- À Montanay (près de Grenoble), les appartements du projet Ikone disposent d’un plancher chauffant et rafraichissant, alimenté par une pompe à chaleur collective qui fonctionne grâce à de la géothermie.
- À Toulouse, le bâtiment intelligent Niwa intègre 300 capteurs et combine intelligence artificielle (IA), géothermie et panneaux solaires pour une optimisation maximale de l’énergie et du confort.

3. La géo-énergie : pompe à chaleur et chauffage urbain en copropriété
La géo-énergie exploite la température constante du sol pour chauffer ou refroidir les bâtiments. C’est une solution prometteuse pour réduire les émissions de CO2 tout en offrant un confort thermique optimal tout au long de l’année.
Cette technologie est particulièrement adaptée aux grands ensembles immobiliers grâce à des forages pouvant atteindre jusqu’à 200 mètres de profondeur. En période estivale, l’eau souterraine a une température de 12 à 15°C et peut donc être utilisée pour refroidir les bâtiments. En hiver, une pompe à chaleur est nécessaire pour augmenter la température, garantissant ainsi un confort thermique optimal.
Exemples de projets :
La résidence Ginkgo à Grenoble, lauréate du Trophée du Bâtiment Passif 2024, se distingue par son engagement écologique. Ce projet propose une isolation performante, une façade réfléchissante limitant le réchauffement et un système géothermique avec une pompe à chaleur exploitant la nappe phréatique. Outre les logements, les bureaux d’Edifim Grenoble y sont installés, illustrant une synergie entre espaces résidentiels et professionnels.
Cette solution présente plusieurs avantages majeurs, notamment une réduction significative des coûts énergétiques et des émissions de carbone, répondant ainsi aux nouvelles exigences réglementaires.
Les systèmes de chauffage utilisant des énergies renouvelables, tels que le chauffage urbain et les pompes à chaleur, jouent un rôle crucial dans la transition énergétique. Ces technologies représentent un levier essentiel pour réduire l’empreinte carbone du parc immobilier français tout en garantissant des économies d’énergie.
💡Bon à savoir :
Pour savoir si vous pouvez vous connecter à un réseau de chauffage urbain, vous pouvez consulter le site dédié du gouvernement : France Chaleur Urbaine. Les réseaux de chaleur urbains utilisent généralement a minima 50% d’énergies renouvelables, offrant ainsi une solution collective et durable pour répondre aux besoins énergétiques des bâtiments.
Avant sa mise en œuvre, le projet doit faire l’objet de vérifications géologiques et d’une analyse coûts-bénéfices avec une durée de vie prévue de 50 ans. Bien que la réalisation complète puisse s’étendre sur 8 à 13 ans, il présente un potentiel considérable pour les projets durables.
La géo-énergie émerge comme une solution particulièrement prometteuse pour décarboner le secteur immobilier.
II) Avancées énergétique dans les copropriétés neuves
1. Innovations énergétiques : vers des bâtiments autonomes et intelligents
L’innovation énergétique dépasse désormais le simple recours à l’énergie solaire, avec des technologies qui combinent énergie éolienne et solaire pour produire de l’électricité renouvelable. Installés sur les toits d’immeubles, ces modules captent à la fois le vent et le soleil, offrant ainsi une production énergétique diversifiée qui réduit la dépendance aux sources conventionnelles tout en répondant aux besoins énergétiques des bâtiments.
L’immobilier profite de solutions novatrices comme les stores photovoltaïques et les panneaux solaires intégrés aux fenêtres. Ces technologies produisent de l’électricité et régulent la chaleur intérieure, améliorant l’efficacité énergétique des logements. Les stores photovoltaïques peuvent alimenter l’éclairage des parties communes, simplifiant la gestion énergétique et réduisant les coûts jusqu’à 30 %.
Au Village Olympique, des bornes bidirectionnelles intelligentes de recharge électrique ont été installées. Les véhicules ne font pas que se recharger. Ils redistribuent aussi l’énergie au réseau en cas de besoin. Dans les copropriétés neuves, intégrer des bornes de recharge collectives dès la conception est désormais fréquent. Cette approche réduit les travaux ultérieurs sur les parties communes, évitant aussi le besoin d’une approbation en assemblée générale et les coûts supplémentaires d’installation.
Ces innovations marquent un tournant vers des bâtiments plus autonomes et durables. Elles réduisent l’empreinte carbone des immeubles, renforcent leur autonomie énergétique et placent l’immobilier au cœur de la transition énergétique. Elles apportent aussi des réponses concrètes aux défis climatiques, tout en augmentant le confort des résidents.
2. Immeuble sans chauffage ni climatisation : l’exemple du projet Essentiel 22-26
Le projet Essentiel 22-26, situé dans le quartier de la Confluence à Lyon, marque une avancée en construction écologique. Prévu pour 2026, cet immeuble de six étages se distingue par l’absence de chauffage et de climatisation.
Cet immeuble maintiendra naturellement une température intérieure, oscillant entre 22 et 26°C. Une isolation thermique efficace, l’inertie des matériaux et une ventilation naturelle régulée par des capteurs permettent cette stabilisation naturelle de température. Des murs en briques alvéolaires de 60 cm d’épaisseur et des fenêtres triple vitrage optimiseront l’isolation, réduisant les besoins énergétiques.
Développé par Nexity, ce projet s’inspire de concepts déjà éprouvés en Autriche et en Suisse. Essentiel 22-26 fait partie d’un ensemble de 11 bâtiments bas carbone et proposera 23 appartements à prix abordables. Les appartements seront destinés principalement aux ménages à revenus modestes et accessibles par le biais d’un bail réel solidaire.
Essentiel 22-26 inaugure en France le concept d’immeuble sans chauffage ni climatisation. Il ouvre la voie à de futurs projets similaires, dont un autre prévu pour 2028 en région parisienne.

Conclusion
Les solutions énergétiques renouvelables redéfinissent le paysage immobilier, apportant des réponses concrètes aux défis environnementaux tout en améliorant le confort et les économies des usagers.
Qu’il s’agisse de l’électricité verte, de la géothermie ou d’innovations technologiques dans les copropriétés neuves, chaque initiative contribue à la construction de bâtiments plus autonomes, intelligents et respectueux de l’environnement.
En s’inspirant de projets exemplaires comme Essentiel 22-26 ou le Village Olympique, le secteur immobilier français continue de démontrer que transition énergétique et développement durable peuvent aller de pair pour bâtir un avenir responsable.